[size=38]Solidarité des chrétiens français après les fermetures d’églises en Algérie[/size]
Reportage
Jeudi 24 octobre en fin d’après-midi, des dizaines de manifestants se sont rassemblés, devant l’ambassade d’Algérie à Paris, pour dénoncer les fermetures de douze lieux de cultes protestants, depuis l’an dernier, dans le pays.[size=12]MALO TRESCa[/size]
« Ils prient pour vous, pourquoi les persécuter ? », « Non aux fermetures injustes des églises », « Liberté de religions pour nos frères algériens ! »… Jeudi 24 octobre en fin d’après-midi, des dizaines de manifestants se sont rassemblés, devant l’ambassade d’Algérie à Paris, pour dénoncer les fermetures – par les autorités mettant en cause « un exercice du culte sans autorisation » – de douze lieux de cultes protestants, depuis l’an dernier, dans le pays. Les participants déploraient particulièrement celles, mi-octobre, de la paroisse du Plein évangile de Tizi-Ouzou – la plus grande d’Algérie – et de Béjaïa.
« Nous te prions de te manifester comme un Dieu de Gloire, d’intervenir pour tes enfants, pour qu’il se passe un retournement de situation en Algérie ! ». À l’appel de l’Union des Nord-Africains de France (UNAF), qui regroupe sous la houlette du pasteur Saïd Oujibou d’anciens musulmans, et en lien avec d’autres collectifs d’églises, l’initiative parisienne a mobilisé, au-delà de la sphère évangélique, des chrétiens de diverses sensibilités.
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« Adepte de la laïcité, je suis venu ici pour marquer ma solidarité. L’enjeu va bien au-delà des barrières confessionnelles », a témoigné à La Croix Edgard Schnitzler, pasteur luthérien à la retraite. « Les Algériens devraient se sentir libres de se réunir, de prier », a ajouté l’ancien enseignant. Étaient également présentes Émeline et Alicia, 33 et 32 ans, toutes deux évangéliques : « Chrétiennes, nous n’avons pas d’attaches particulières avec l’Algérie, mais nous voudrions qu’ils puissent exprimer leur foi librement. Notre démarche est pacifiste ».
Khellaf, 50 ans, ancien professeur de langue en Algérie, témoigne également : « Je suis catholique, et j’ai moi-même été contraint de partir en 2017 d’Algérie, à cause des tensions ; nous y subissions ces mêmes discriminations vécues par les protestants aujourd’hui ». Applaudissements, prières de rue, chants, invectives plus militantes… Sans espérer, pour beaucoup, d’avancées concrètes dans l’immédiat sur le dossier, tous espéraient donner, par leur venue, plus de visibilité à la crise que traverse actuellement l’Église Protestante d’Algérie (EPA).
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Ailleurs en France, d’autres manifestations étaient encore organisées à Lille, Marseille, Metz ou Strasbourg. « De quels crimes sont coupables ces églises et ces croyants pour mériter un tel sort ? », a lancé en Alsace Samuel Peterschmitt, pasteur principal de la communauté évangélique La Porte ouverte chrétienne, à l’initiative de ces rassemblements. Entouré de 500 autres responsables d’églises, il avait diffusé une vidéo, le 17 octobre, exhortant le président Emmanuel Macron à intervenir auprès d’Alger. Une pétition française de soutien a par ailleurs reçu, en moins d’une semaine, plus de 60 000 signatures.
Ces derniers jours, les instances représentatives du protestantisme français, ont aussi fait part, dans des communiqués, de leur soutien aux chrétiens algériens. « La liberté de culte est un bien trop précieux pour que quiconque ne se sente pas concerné lorsqu’elle est mise à mal, où que ce soit dans le monde », déplorait ainsi samedi 19 octobre la Fédération protestante de France (FPF), présidée par le pasteur François Clavairoly, en réaffirmant encore « la solidité des liens anciens, fraternels et solidaires » qui unissent les Églises en France et en Algérie.
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« C’est une situation préoccupante depuis longtemps, mais qui a atteint un paroxysme le 15 octobre dernier », a réagi, mercredi 23 octobre, le Conseil National des Évangéliques de France (CNEF), rassemblant environ 75 % des évangéliques de l’hexagone. L’organisation invitait encore les fidèles à prier pour « leurs églises sœurs en Algérie ».
Alors que le ministère de l’Intérieur algérien a encore assuré, face à la pression populaire internationale, que le pays respectait « la liberté de culte » garantie par la Constitution, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a elle aussi condamné, jeudi 24 octobre, les « fermetures arbitraires » des édifices de l’EPA, « derniers exemples en date de la répression qu’endure la minuscule minorité » protestante en Algérie.
Reportage
Une dizaine de jours après la fermeture par les autorités algériennes de bâtiments transformés - selon elles illégalement - en églises, des rassemblements de soutien à la minorité protestante ont été organisés, jeudi 24 octobre, dans plusieurs grandes villes françaises. À Paris, la mobilisation a réuni des chrétiens de toutes les confessions.
- Malo Tresca,
- le 25/10/2019 à 14:36
Jeudi 24 octobre en fin d’après-midi, des dizaines de manifestants se sont rassemblés, devant l’ambassade d’Algérie à Paris, pour dénoncer les fermetures de douze lieux de cultes protestants, depuis l’an dernier, dans le pays.[size=12]MALO TRESCa[/size]
« Ils prient pour vous, pourquoi les persécuter ? », « Non aux fermetures injustes des églises », « Liberté de religions pour nos frères algériens ! »… Jeudi 24 octobre en fin d’après-midi, des dizaines de manifestants se sont rassemblés, devant l’ambassade d’Algérie à Paris, pour dénoncer les fermetures – par les autorités mettant en cause « un exercice du culte sans autorisation » – de douze lieux de cultes protestants, depuis l’an dernier, dans le pays. Les participants déploraient particulièrement celles, mi-octobre, de la paroisse du Plein évangile de Tizi-Ouzou – la plus grande d’Algérie – et de Béjaïa.
« Nous te prions de te manifester comme un Dieu de Gloire, d’intervenir pour tes enfants, pour qu’il se passe un retournement de situation en Algérie ! ». À l’appel de l’Union des Nord-Africains de France (UNAF), qui regroupe sous la houlette du pasteur Saïd Oujibou d’anciens musulmans, et en lien avec d’autres collectifs d’églises, l’initiative parisienne a mobilisé, au-delà de la sphère évangélique, des chrétiens de diverses sensibilités.
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« Démarche pacifique »
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« Liens fraternels »
Ces derniers jours, les instances représentatives du protestantisme français, ont aussi fait part, dans des communiqués, de leur soutien aux chrétiens algériens. « La liberté de culte est un bien trop précieux pour que quiconque ne se sente pas concerné lorsqu’elle est mise à mal, où que ce soit dans le monde », déplorait ainsi samedi 19 octobre la Fédération protestante de France (FPF), présidée par le pasteur François Clavairoly, en réaffirmant encore « la solidité des liens anciens, fraternels et solidaires » qui unissent les Églises en France et en Algérie.
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Alors que le ministère de l’Intérieur algérien a encore assuré, face à la pression populaire internationale, que le pays respectait « la liberté de culte » garantie par la Constitution, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a elle aussi condamné, jeudi 24 octobre, les « fermetures arbitraires » des édifices de l’EPA, « derniers exemples en date de la répression qu’endure la minuscule minorité » protestante en Algérie.