[size=38]Protestantisme en France, les évangéliques de plus en plus nombreux[/size]
Le protestantisme croit en France. Certes, la progression est légère, mais alors que l’on évoque régulièrement une confession sur le déclin, les chiffres de l’enquête Ipsos réalisée pour l’hebdomadaire protestant Réforme et la Fédération protestante de France (FPF) viennent confirmer une tendance à la hausse observée depuis quelques années déjà. L’étude s’accompagne des commentaires du président de la FPF, François Clavairoly et du sociologue spécialiste du protestantisme Jean-Paul Willaime, coordinateur de l’enquête.
Ainsi, alors que les statistiques de 2010 faisaient état de 2,5 à 2,8 % de protestants dans la population française, l’enquête de 2017 indique qu’ils seraient désormais un peu plus de 3 %. Sur l’ensemble de la population protestante interrogée, 25 % n’étaient pas protestants et le sont devenues. Dans le sondage de 2010, ce chiffre était de 22 %.
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Les protestants veulent peser dans l’espace public
L’enquête distingue deux groupes au sein des protestants. Ceux qui se définissent simplement comme tels et ceux qui préfèrent la dénomination de chrétiens évangéliques. « Même si les évangéliques font incontestablement partie du monde protestant, certains d’entre eux préfèrent se qualifier de chrétiens évangéliques plutôt que de protestants », explique Jean-Paul Willaime. C’est pourquoi, pour constituer l’échantillon de 500 personnes, répondant à cette enquête sur les protestants, le choix a été d’inclure ceux qui s’étaient qualifiés de « chrétiens évangéliques ».
Ils représentent 26 % des répondants de l’enquête. « Dans l’enquête Ifop de 2010, ils étaient 18 % dans ce cas. Cette façon de se définir est donc en progression, même si elle n’est pas le fait de tous les évangéliques », précise-t-il. Il existe en effet, au sein des courants dits « historiques », des Églises évangéliques, telle que l’Église baptiste, par exemple.
Reste que la progression globale du protestantisme enregistrée est due en grande partie à la progression du christianisme évangélique, mais aussi à la multiculturalisation du protestantisme français, avec l’arrivée de communautés étrangères, notamment d’origine africaine, apportant une réelle « richesse », selon Jean-Paul Willaime.
Les chrétiens évangéliques le sont plus souvent devenus à l’adolescence ou à l’âge adulte que ceux qui s’identifient seulement comme protestants (38 % pour les uns, 20 % pour les autres).
Les chrétiens évangéliques sont également beaucoup plus nombreux à être des pratiquants réguliers (53 % contre 15 % pour les protestants) ou encore à lire la Bible (53 % contre 16 %). Les protestants de France apparaissent beaucoup plus pratiquants que les catholiques : 24 % pratiquent régulièrement, c’est-à-dire qu’ils assistent au culte au moins une fois par semaine. C’est 5 % chez les catholiques.
Comme le montrait déjà la tendance dégagée par le sondage de 2010, il existe, en simplifiant, un protestantisme « d’héritiers », avec des fidèles plus âgés et moins pratiquants, et un protestantisme « d’adhésion », plus jeune et plus engagé. 30 % des évangéliques participent ainsi à des œuvres caritatives, contre 21 % pour les protestants. C’est beaucoup plus que pour ceux qui se disent catholiques (10 %).
Mais les différences sociologiques entre les protestants luthéro-réformés et les évangéliques sont moins marquées qu’on ne le pense. À peu de chose près, ils appartiennent aux mêmes catégories socioprofessionnelles. Quant à leurs convictions politiques, les protestants sont sensiblement plus à gauche et moins favorables au Front national que les évangéliques.
Sur les grands enjeux politiques, ils sont plutôt sur la même longueur d’onde, sauf sur les sujets de société. En effet, les évangéliques sont 54 % à penser que « dans certaines circonstances, chacun devrait pouvoir choisir le moment de sa mort », contre 79 % chez les protestants. Ils sont 39 % à être favorables au mariage entre personnes de même sexe, lorsque les protestants sont 64 %. Ces derniers sont pour la bénédiction de ces unions à 60 %, alors que les évangéliques ne sont que 32 %. Les évangéliques sont aussi beaucoup plus vigilants sur la laïcité à la française, la voyant à 70 % comme une façon de rejeter les religions de la vie sociale, là où les protestants ne sont que 58 % à penser la même chose.
https://www.la-croix.com/Religion/Protestantisme/Protestantisme-France-evangeliques-nombreux-2017-10-19-1200885535
Une enquête Ipsos menée auprès des protestants pour Réforme et la Fédération protestante de France, publiée mercredi 18 octobre, confirme la légère progression de cette confession et sa diversification.
- Marie Malzac,
- le 19/10/2017 à 12:03
- Modifié le 19/10/2017 à 17:3
Le protestantisme croit en France. Certes, la progression est légère, mais alors que l’on évoque régulièrement une confession sur le déclin, les chiffres de l’enquête Ipsos réalisée pour l’hebdomadaire protestant Réforme et la Fédération protestante de France (FPF) viennent confirmer une tendance à la hausse observée depuis quelques années déjà. L’étude s’accompagne des commentaires du président de la FPF, François Clavairoly et du sociologue spécialiste du protestantisme Jean-Paul Willaime, coordinateur de l’enquête.
Ainsi, alors que les statistiques de 2010 faisaient état de 2,5 à 2,8 % de protestants dans la population française, l’enquête de 2017 indique qu’ils seraient désormais un peu plus de 3 %. Sur l’ensemble de la population protestante interrogée, 25 % n’étaient pas protestants et le sont devenues. Dans le sondage de 2010, ce chiffre était de 22 %.
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Les protestants veulent peser dans l’espace public
L’enquête distingue deux groupes au sein des protestants. Ceux qui se définissent simplement comme tels et ceux qui préfèrent la dénomination de chrétiens évangéliques. « Même si les évangéliques font incontestablement partie du monde protestant, certains d’entre eux préfèrent se qualifier de chrétiens évangéliques plutôt que de protestants », explique Jean-Paul Willaime. C’est pourquoi, pour constituer l’échantillon de 500 personnes, répondant à cette enquête sur les protestants, le choix a été d’inclure ceux qui s’étaient qualifiés de « chrétiens évangéliques ».
Ils représentent 26 % des répondants de l’enquête. « Dans l’enquête Ifop de 2010, ils étaient 18 % dans ce cas. Cette façon de se définir est donc en progression, même si elle n’est pas le fait de tous les évangéliques », précise-t-il. Il existe en effet, au sein des courants dits « historiques », des Églises évangéliques, telle que l’Église baptiste, par exemple.
Multiculturalisation du protestantisme français
Reste que la progression globale du protestantisme enregistrée est due en grande partie à la progression du christianisme évangélique, mais aussi à la multiculturalisation du protestantisme français, avec l’arrivée de communautés étrangères, notamment d’origine africaine, apportant une réelle « richesse », selon Jean-Paul Willaime.
Les chrétiens évangéliques le sont plus souvent devenus à l’adolescence ou à l’âge adulte que ceux qui s’identifient seulement comme protestants (38 % pour les uns, 20 % pour les autres).
Les chrétiens évangéliques sont également beaucoup plus nombreux à être des pratiquants réguliers (53 % contre 15 % pour les protestants) ou encore à lire la Bible (53 % contre 16 %). Les protestants de France apparaissent beaucoup plus pratiquants que les catholiques : 24 % pratiquent régulièrement, c’est-à-dire qu’ils assistent au culte au moins une fois par semaine. C’est 5 % chez les catholiques.
Comme le montrait déjà la tendance dégagée par le sondage de 2010, il existe, en simplifiant, un protestantisme « d’héritiers », avec des fidèles plus âgés et moins pratiquants, et un protestantisme « d’adhésion », plus jeune et plus engagé. 30 % des évangéliques participent ainsi à des œuvres caritatives, contre 21 % pour les protestants. C’est beaucoup plus que pour ceux qui se disent catholiques (10 %).
Des différences sociologiques peu marquées mais des divergences politiques
Mais les différences sociologiques entre les protestants luthéro-réformés et les évangéliques sont moins marquées qu’on ne le pense. À peu de chose près, ils appartiennent aux mêmes catégories socioprofessionnelles. Quant à leurs convictions politiques, les protestants sont sensiblement plus à gauche et moins favorables au Front national que les évangéliques.
Sur les grands enjeux politiques, ils sont plutôt sur la même longueur d’onde, sauf sur les sujets de société. En effet, les évangéliques sont 54 % à penser que « dans certaines circonstances, chacun devrait pouvoir choisir le moment de sa mort », contre 79 % chez les protestants. Ils sont 39 % à être favorables au mariage entre personnes de même sexe, lorsque les protestants sont 64 %. Ces derniers sont pour la bénédiction de ces unions à 60 %, alors que les évangéliques ne sont que 32 %. Les évangéliques sont aussi beaucoup plus vigilants sur la laïcité à la française, la voyant à 70 % comme une façon de rejeter les religions de la vie sociale, là où les protestants ne sont que 58 % à penser la même chose.
https://www.la-croix.com/Religion/Protestantisme/Protestantisme-France-evangeliques-nombreux-2017-10-19-1200885535