Témoins de JEHOVAH VERITE actif


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Témoins de JEHOVAH VERITE actif
Témoins de JEHOVAH VERITE actif
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Témoins de JEHOVAH VERITE actif

forum des discussions sur la bible ouvert a tous.

-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Un évêque nommé par le parti communiste.

2 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

Josué

Josué
Administrateur

Un évêque nommé par le parti communiste
L’Eglise catholique chinoise, en lien étroit avec le parti communiste, a ordonné jeudi 14 juillet un nouvel évêque pour la ville de Shantou, le père Joseph Huang Bingzhang...
Un parti communiste qui nomme un évêque, n’y a-t-il pas une contradiction?

Cette situation est liée à l’histoire contemporaine de la Chine. A partir de 1949, quand les communistes sont arrivés au pouvoir, le parti a nommé d’emblée toute la hiérarchie ecclésiale. Vous avez depuis lors deux Eglises, l’une officielle et l’autre officieuse qui ne reconnaît qu’une seule autorité, le Vatican.

Ce modèle a été appliqué aussi à la réalité vietnamienne. Ces dernières années, on assiste quand même à des nominations conjointes entre le Vatican et le Parti. Mais depuis les crises arabes, il y a une volonté du pouvoir de reprendre en main l’ensemble de la société, y compris des confessions considérées « à problèmes » comme les catholiques de Chine.

Alors que le Vatican ne reconnaît toujours pas la République populaire de Chine en tant qu’Etat, quelles relations le Saint-Siège et le Parti entretiennent-ils?

Le Vatican est effectivement l’un des seuls Etats, avec des Etats de la zone caraïbe et de l’Afrique de l’Ouest, à reconnaître encore la République de Chine, à savoir Taiwan, aux dépens de la République populaire de Chine. Mais en même temps, il y a des relations officieuses, connues de tous, qui ont été amorcées sous le mandat de Jean Paul II, avec l’envoi d’un cardinal français, le cardinal Etchegaray, qui a beaucoup fait pour le rapprochement entre ces deux Etats. Mais nous sommes encore loin d’un transfert de l’ambassade du Vatican qui se trouve à Taipei vers Pékin.

Il y a des rivalités mais également des questions de doctrine quant à la formation théologique du personnel ecclésiastique qui laisse encore très largement à désirer. Souvent, les personnes nommées par le Parti n’ont pas véritablement de formation de théologien, ce qui pose un réel problème du point de vue de la liturgie, mais qui est en même temps un vieux problème de l’histoire de l’Eglise chrétienne dans sa rencontre avec la Chine.

Vous enseignez à l’Institut catholique de Paris et y dirigez la chaire des études chinoises contemporaines. La rivalité Chine-Vatican se rejoue-t-elle au sein de cette institution?

Non, pas du tout, et c’est justement ce qui est intéressant. Au mois de mai dernier, une délégation du ministère de l’Education supérieure de Pékin est venue nous rendre visite. Il n’y a donc pas du tout d’exclusivité.

C’est cela qu’on a généralement du mal à comprendre : ce n’est pas parce que les relations inter-Etats sont parfois mauvaises - y compris dans les relations franco-chinoises - que les relations économiques ou autres en pâtissent. Ce sont des relations à géométrie variable. A notre niveau, on ne perçoit pas les rivalités qui s’expriment à plus grande échelle.

Quel est aujourd’hui le contexte religieux en Chine? Quel rapport le pouvoir entretient-il aux différents cultes?

Déjà, l’Etat chinois repose sur des principes fondamentaux qui sont laïcs. C’est un Etat marxiste, et le politique vise à une stricte séparation vis-à-vis du religieux. Cependant, suite aux réformes initiées par Deng Xiaoping - le successeur de Mao Zedong - à partir du début des années 1980, on a assisté à un grand retour du religieux, au sens le plus vague et protéiforme du terme.

Cela s’est traduit par la reconstruction et le réaménagement d’églises, de mosquées et de temples de toutes sortes de confessions, bouddhiste, taoïste ou autre; le nombre de pèlerins n’a cessé de croître. C’est un religieux qui s’exprime non pas d’une manière ostentatoire, mais plutôt sous une forme d’adhésion culturelle, c’est-à-dire sous la forme d’une volonté de se retrouver entre soi; et de retrouver des repères à une société qui en manque cruellement.

C’est une société bouleversée par les réformes économiques, de plus en plus déphasée du fait de la mondialisation; constituée de plus en plus de gens déracinés à tous points de vue, de migrants qui quittent assez brutalement leur univers rural pour arriver dans des villes démentes d’un point de vue architectural. Chong Qing, par exemple, est la plus grande ville du monde avec 32 millions d’habitants. La société est donc profondément abîmée et a besoin de retrouver un certain nombre de repères notamment religieux.

La formule a été inventée dans les années 1990 : on parle pour les chrétiens de « chrétiens culturels », ce qui ne signifie pas que les gens vont nécessairement à la messe et sont des pratiquants fervents, mais ce sont des gens qui ont une certaine sympathie pour le christianisme et qui surtout affichent discrètement une appartenance particulière.

Plutôt que d’y voir un retour à l’esprit grégaire, collectiviste, un peu opaque et monolithique, comme d’une manière générale on a conçu la Chine, il faut au contraire y voir une volonté de s’affirmer en tant qu’individus, dans des réalités sociales recomposées, reconstituées.

Vous venez de sortir l’ouvrage Peinture et pouvoir en Chine (1979-2009). Alors que le célèbre artiste contemporain Ai Wei Wei a été libéré le 22 juin, après deux mois et demi d’emprisonnement, quel lien pouvez-vous établir entre la question religieuse et l’activité artistique contemporaine dans le contexte chinois?

Au sens religieux le plus étymologique du mot, l’art contemporain a cette fonction de relier une communauté de vivants à celle des aînés. La scène artistique contemporaine chinoise témoigne d’une capacité à renouveler les codes et les manières de penser, tout en convoquant une tradition réinventée.

En cela, la plupart des artistes, y compris Ai Wei Wei, s’inscrivent quoi qu’on en dise dans une filiation historique par rapport à de grands aînés. Ils en rejettent parfois les influences, mais opèrent en même temps un dialogue avec la mémoire chinoise. La Chine est en plein questionnement sur sa mémoire et c’est une composante religieuse parmi d’autres.

A mon avis, c’est la plus sensible et celle que l’on voit d’une manière extrêmement évidente dans tous les domaines de l’art contemporain. Que ce soit sous la forme de performances, de vidéos, ce qui me frappe beaucoup, c’est la représentation récurrente du thème de l’enfant, du nourrisson. C’est une représentation de soi, mais de soi en tant que fœtus, donc associé à une volonté de renaître sous une autre forme, pourquoi pas dans le contexte d’une société renouvelée.

La Chine d’aujourd’hui, peut-être plus encore qu’hier, marche véritablement en regardant à reculons, et ça c’est particulièrement saisissant! On parle toujours d’une Chine orientée vers le futur et détruisant son passé; au contraire, elle a tendance à se laisser gagner par sa mémoire. C’est pour moi l’expression d’un sentiment religieux renouvelé.

A vous entendre, on pense à Sun Flower Seeds, l’installation d’Ai Wei Wei à la Tate Modern de Londres, qui s’est terminée en mai dernier, lors de laquelle l’artiste avait recouvert le sol de millions de graines de tournesol en porcelaine. De même que les tournesols se tournent vers le soleil, ils furent durant l’épisode totalitaire une invitation à se tourner vers Mao, et par là une image forte du culte de sa personnalité. Cette réappropriation de l’image du tournesol témoigne-t-elle de cette mémoire?

Effectivement, Ai Wei Wei est comme les gens de sa génération qui ont 50 ans ou plus, une créature de Mao Zedong - aussi paradoxal que ça puisse paraître. Ce sont les enfants de Mao qui aujourd’hui se font connaître un peu partout à travers les galeries, les grandes expositions d’art contemporain à l’étranger.

Le fait de renouer avec le maoïsme tout en le reniant est une manière d’exprimer un sentiment religieux. C’est particulièrement explicite lorsque l’on connaît en plus, chez Ai Wei Wei, la relation particulière qu’avait son propre père avec le parti communiste chinois.

C’était un compagnon de route du Parti qui a été déporté dans les années 1950 à la suite du « mouvement des Cents Fleurs » dans la province du Xin-jiang. Sa famille a été réhabilitée sur le tard au moment où Deng Xiaoping est arrivé au pouvoir. Cette histoire personnelle explique la relation clivée qu’Ai Wei Wei entretient par rapport à l’histoire proche de la Chine et par rapport au pouvoir, à celui de Mao.

En même temps, sa démarche témoigne du désir d’aller bien au-delà de la période maoïste, c’est-à-dire de renouer avec tout un passé réinventé. La libération d’Ai Wei Wei montre par ailleurs la relation très ambivalente et particulièrement perverse que le pouvoir et les artistes entretiennent les uns vis-à-vis des autres.

Ai Wei Wei, que tout prédisposait à une carrière internationale sans entrave et à ce qu’il s’affirme en tant que Chinois "avant-gardiste", a été néanmoins arrêté par un régime qui reste extrêmement autoritaire, et qui pratique - non seulement à son encontre mais également à l’encontre de Liu Xiaobo ou d’autres dissidents intellectuels - des pratiques héritées de l’école de Mao. On ne vous élimine pas physiquement, mais on cherche à vous rééduquer : on vous remet dans le droit sillon, celui de l’orthodoxie et du respect de la hiérarchie du pouvoir.

http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/joseph-huang-binzhang-nomme-eveque-par-le-parti-communiste-en-chine-12-07-2011-1707_118.php

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

en CHINE il y a deux églises catholique l'officiel chapeautée par le parti communiste et l'autre l'église catholique plus ou moins interdite.

Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum