À Casablanca, faire revivre le passé chrétien de l’église du Sacré-Cœur
Rémy Pigaglio, à Casablanca (Maroc), le 03/05/2017 à 8h16 Envoyer par email
L’imposant bâtiment, désacralisé dans les années 1970, doit devenir un « espace culturel multi-usages ». L’architecte Abderrahim Kassou lance un appel aux anciens chrétiens de Casablanca pour retrouver vidéos, photos, témoignages et objets
Elle est souvent appelée « la cathédrale » par les Casablancais, même si elle n’en a jamais eu le titre. L’église du Sacré-Cœur, avec son style particulier mêlant art déco, néo-gothique et néo-mauresque, est un des symboles de la capitale économique marocaine. La ville vient de lancer sa restauration salutaire.
L’architecte Abderrahim Kassou, chargé du projet, veut intégrer l’histoire chrétienne du lieu dans les nouveaux espaces aménagés. « Je lance un appel aux anciens chrétiens de Casablanca. Tout élément qui raconte l’histoire du lieu nous intéresse. Photos de mariage, photos de baptême, films, témoignages, objets liturgiques… Nous connaissons l’histoire architecturale de l’église, mais nous devons aussi mettre en valeur son histoire humaine », explique-t-il à La Croix.
Construite dans les années 1930
Cette mémoire rassemblée permettrait d’aménager l’espace musée prévu dans l’église à l’issue de la restauration. « Si nous trouvons des objets intéressants, il faudra modifier l’architecture de l’espace pour les mettre en valeur. Nous aimerions aussi filmer les gens qui ont des histoires à raconter sur le lieu », indique Abderrahim Kassou.
A LIRE : Au Maroc, les chrétiens convertis se cachent pour prier
L’église a été construite dans les années 1930 par l’architecte français Paul Tournon. Ses deux tours dominent le grand parc de la Ligue arabe situé juste à côté, lui aussi en travaux. Principale église de Casablanca pendant le protectorat français (1912-1956), elle a été désacralisée dans les années 1970 après le départ de la grande majorité des chrétiens de la ville.
Depuis, propriété de la ville de Casablanca, elle n’accueillait que des événements culturels et universitaires ponctuels. En partie squattée pendant des années, elle était en très mauvais état. L’opération de restauration, qui a commencé fin 2016, devrait coûter environ 28 millions de dirhams (2,6 millions d’euros) en tout.
Premier espace au Maroc consacré à un lieu chrétien
La deuxième phase de la rénovation débutera au deuxième semestre. Elle doit permettre sa reconversion en « espace culturel multi-usages », selon la société publique Casablanca Patrimoine, chargée de l’opération. Le lieu accueillera alors des salles de conférence, de spectacle, des espaces de restauration, des ateliers pour les étudiants et, donc, l’aire musée.
Cet espace pourrait être le premier au Maroc consacré spécifiquement à un lieu chrétien. « La présence chrétienne au Maroc a longtemps été taboue. Le pays se réapproprie cette mémoire-là, c’est important », relève le P. Daniel Nourissat, curé de Casablanca. Dans la médina, l’ancienne église Buenaventura, la plus ancienne de Casablanca, a par exemple été rénovée en 2014 et transformée en centre culturel. Interrogé par La Croix, le P. Daniel Nourissat note que l’Église possède au Maroc des archives qui pourraient être utilisées dans l’espace musée et va se mettre en relation avec Abderrahim Kassou.
Rémy Pigaglio, à Casablanca (Maroc)
http://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/A-Casablanca-faire-revivre-passe-chretien-leglise-Sacre-Coeur-2017-05-03-1200844177
Rémy Pigaglio, à Casablanca (Maroc), le 03/05/2017 à 8h16 Envoyer par email
L’imposant bâtiment, désacralisé dans les années 1970, doit devenir un « espace culturel multi-usages ». L’architecte Abderrahim Kassou lance un appel aux anciens chrétiens de Casablanca pour retrouver vidéos, photos, témoignages et objets
Elle est souvent appelée « la cathédrale » par les Casablancais, même si elle n’en a jamais eu le titre. L’église du Sacré-Cœur, avec son style particulier mêlant art déco, néo-gothique et néo-mauresque, est un des symboles de la capitale économique marocaine. La ville vient de lancer sa restauration salutaire.
L’architecte Abderrahim Kassou, chargé du projet, veut intégrer l’histoire chrétienne du lieu dans les nouveaux espaces aménagés. « Je lance un appel aux anciens chrétiens de Casablanca. Tout élément qui raconte l’histoire du lieu nous intéresse. Photos de mariage, photos de baptême, films, témoignages, objets liturgiques… Nous connaissons l’histoire architecturale de l’église, mais nous devons aussi mettre en valeur son histoire humaine », explique-t-il à La Croix.
Construite dans les années 1930
Cette mémoire rassemblée permettrait d’aménager l’espace musée prévu dans l’église à l’issue de la restauration. « Si nous trouvons des objets intéressants, il faudra modifier l’architecture de l’espace pour les mettre en valeur. Nous aimerions aussi filmer les gens qui ont des histoires à raconter sur le lieu », indique Abderrahim Kassou.
A LIRE : Au Maroc, les chrétiens convertis se cachent pour prier
L’église a été construite dans les années 1930 par l’architecte français Paul Tournon. Ses deux tours dominent le grand parc de la Ligue arabe situé juste à côté, lui aussi en travaux. Principale église de Casablanca pendant le protectorat français (1912-1956), elle a été désacralisée dans les années 1970 après le départ de la grande majorité des chrétiens de la ville.
Depuis, propriété de la ville de Casablanca, elle n’accueillait que des événements culturels et universitaires ponctuels. En partie squattée pendant des années, elle était en très mauvais état. L’opération de restauration, qui a commencé fin 2016, devrait coûter environ 28 millions de dirhams (2,6 millions d’euros) en tout.
Premier espace au Maroc consacré à un lieu chrétien
La deuxième phase de la rénovation débutera au deuxième semestre. Elle doit permettre sa reconversion en « espace culturel multi-usages », selon la société publique Casablanca Patrimoine, chargée de l’opération. Le lieu accueillera alors des salles de conférence, de spectacle, des espaces de restauration, des ateliers pour les étudiants et, donc, l’aire musée.
Cet espace pourrait être le premier au Maroc consacré spécifiquement à un lieu chrétien. « La présence chrétienne au Maroc a longtemps été taboue. Le pays se réapproprie cette mémoire-là, c’est important », relève le P. Daniel Nourissat, curé de Casablanca. Dans la médina, l’ancienne église Buenaventura, la plus ancienne de Casablanca, a par exemple été rénovée en 2014 et transformée en centre culturel. Interrogé par La Croix, le P. Daniel Nourissat note que l’Église possède au Maroc des archives qui pourraient être utilisées dans l’espace musée et va se mettre en relation avec Abderrahim Kassou.
Rémy Pigaglio, à Casablanca (Maroc)
http://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/A-Casablanca-faire-revivre-passe-chretien-leglise-Sacre-Coeur-2017-05-03-1200844177