Des centaines d’années après la mort de Christ, un christianisme défiguré a été érigé en religion d’État dans l’Empire romain. N’étant plus des marginaux rejetés, des membres de ce groupe de prétendus chrétiens ont vite pris une place importante dans le tissu social et politique du monde romain. Face à ce changement, des conducteurs religieux, tel Augustin, se sont mis à prêcher que le Royaume de Dieu tant attendu était arrivé. Ils enseignaient que leur influence religieuse et politique nouvellement acquise était le moyen d’accomplir la volonté de Dieu sur la terre. Ainsi ont-ils mis en avant la valeur de l’effort humain dans l’administration des affaires terrestres.
Voilà comment beaucoup ont fini par croire que le chrétien a un rôle à jouer dans le système politique de la société. Dans ce but, pensent-ils, le chrétien doit parfois soumettre certains aspects de ses croyances à la volonté de la société dans laquelle il vit. Par exemple, bien des gens adhèrent en paroles aux préceptes d’amour et de paix du Christ, mais en même temps soutiennent des guerres atroces. Pour la même raison, des Églises encouragent leurs fidèles à prier pour le Royaume de Dieu, mais parallèlement elles offrent leur appui à des dirigeants tyranniques.
Une telle contrefaçon du christianisme n’est pas la religion que Jésus a fondée. Elle en est plutôt une version humaine, pratiquée aujourd’hui par la plupart de ceux qui se disent chrétiens. Cette version du christianisme a effectivement échoué, ce que prouve amplement le mépris généralisé de la chrétienté pour les principes bibliques.