Crimée : Un juge russe oblige un témoin de Jéhovah à renier sa foi
Ceux qui suivent les évolutions de la situation en Crimée ont probablement l’habitude des aberrations en matière de justice ou d’armée (voir par exemple notre article de l’année dernière « Crimée : Des formulaires d’enrôlement dans l’armée russe adressés à des nouveau-nés »). Cependant, il se pourrait bien que, cette fois-ci, les autorités de la République de Crimée soient allées trop loin.
En Russie, le service militaire, d’une durée d’un an, demeure obligatoire et doit être effectué entre l’âge de 18 et 27 ans. Jusqu’à cette année, les Témoins de Jéhovah vivants dans le pays avaient le droit d’effectuer à la place un service civil, dans la mesure où ils refusent par conviction d’accomplir un service militaire. Il y a quelques jours, un juge russe de Crimée en a pourtant décidé autrement : il a sommé un fidèle de ce mouvement religieux, que l’Église orthodoxe russe considère comme une secte, d’apporter la preuve qu’il a abandonné sa foi s’il veut espérer obtenir une dérogation lui permettant de ne pas effectuer son service militaire dans les rangs de l’armée russe, comme l’explique Newsweek.
Cette décision pourrait constituer une violation du droit international, précise un article de The Independent. En effet, comme l’explique l’organisation ukrainienne de défense des droits de l’homme « Kharkiv Human Rights Protection Group », dans la mesure où l’ONU a passé en décembre dernier une résolution réaffirmant qu’elle ne reconnaît pas la légitimité de l’annexion du territoire ukrainien en mars 2014, la Fédération de Russie peut être considérée comme une force d’occupation dans la région. Par conséquent, la Russie n’aurait pas respecté la Convention de Genève qui stipule que « la puissance occupante ne pourra pas astreindre des personnes protégées à servir dans ses forces armées ou auxiliaires ».
Pour rappel, en avril dernier, la Cour suprême russe décidait de qualifier le mouvement religieux des Témoins de Jéhovah d’organisation « extrémiste », entraînant son interdiction au niveau national. Du jour au lendemain, les 175 000 membres actifs de ce mouvement prémillénariste, qui compte 395 sections locales dans le pays, se sont alors retrouvés exposés à des poursuites judiciaires. Les milliers d’entre eux qui sont installés en Crimée ne font pas exception.
Selon les informations des médias britanniques, la décision du juge russe ne relèverait pas d’un cas isolé. Ainsi, un centre d’instruction militaire aurait fait circuler des documents précisant que les Témoins de Jéhovah ne pourront prétendre à effectuer un service civil que s’ils renoncent au préalable à leur foi.
De leur côté, les Témoins de Jéhovah ont fait appel de la décision de la Cour suprême russe de suspendre leur activité sur le territoire du pays. La Cour Suprême devrait rendre un verdict définitif le mois prochain.
https://8e-etage.fr/2017/07/05/crimee-un-juge-russe-oblige-un-temoin-de-jehovah-a-renier-sa-foi/?utm_source=Twitter&utm_medium=feed
Ceux qui suivent les évolutions de la situation en Crimée ont probablement l’habitude des aberrations en matière de justice ou d’armée (voir par exemple notre article de l’année dernière « Crimée : Des formulaires d’enrôlement dans l’armée russe adressés à des nouveau-nés »). Cependant, il se pourrait bien que, cette fois-ci, les autorités de la République de Crimée soient allées trop loin.
En Russie, le service militaire, d’une durée d’un an, demeure obligatoire et doit être effectué entre l’âge de 18 et 27 ans. Jusqu’à cette année, les Témoins de Jéhovah vivants dans le pays avaient le droit d’effectuer à la place un service civil, dans la mesure où ils refusent par conviction d’accomplir un service militaire. Il y a quelques jours, un juge russe de Crimée en a pourtant décidé autrement : il a sommé un fidèle de ce mouvement religieux, que l’Église orthodoxe russe considère comme une secte, d’apporter la preuve qu’il a abandonné sa foi s’il veut espérer obtenir une dérogation lui permettant de ne pas effectuer son service militaire dans les rangs de l’armée russe, comme l’explique Newsweek.
Cette décision pourrait constituer une violation du droit international, précise un article de The Independent. En effet, comme l’explique l’organisation ukrainienne de défense des droits de l’homme « Kharkiv Human Rights Protection Group », dans la mesure où l’ONU a passé en décembre dernier une résolution réaffirmant qu’elle ne reconnaît pas la légitimité de l’annexion du territoire ukrainien en mars 2014, la Fédération de Russie peut être considérée comme une force d’occupation dans la région. Par conséquent, la Russie n’aurait pas respecté la Convention de Genève qui stipule que « la puissance occupante ne pourra pas astreindre des personnes protégées à servir dans ses forces armées ou auxiliaires ».
Pour rappel, en avril dernier, la Cour suprême russe décidait de qualifier le mouvement religieux des Témoins de Jéhovah d’organisation « extrémiste », entraînant son interdiction au niveau national. Du jour au lendemain, les 175 000 membres actifs de ce mouvement prémillénariste, qui compte 395 sections locales dans le pays, se sont alors retrouvés exposés à des poursuites judiciaires. Les milliers d’entre eux qui sont installés en Crimée ne font pas exception.
Selon les informations des médias britanniques, la décision du juge russe ne relèverait pas d’un cas isolé. Ainsi, un centre d’instruction militaire aurait fait circuler des documents précisant que les Témoins de Jéhovah ne pourront prétendre à effectuer un service civil que s’ils renoncent au préalable à leur foi.
De leur côté, les Témoins de Jéhovah ont fait appel de la décision de la Cour suprême russe de suspendre leur activité sur le territoire du pays. La Cour Suprême devrait rendre un verdict définitif le mois prochain.
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